mardi 1 février 2011

Les découvertes archéologiques récentes à Arles

Le DRASSM (Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-marines), est un organisme d'Etat chargé de la gestion administrative et scientifique du patrimoine sous-marin et fluvial au niveau national. C'est à ce titre que ses agents interviennent dans le lit du Rhône à Arles depuis 1986, moment où les premières découvertes de gisements et de dépotoirs portuaires antiques (par dès plongeurs amateurs à l'origine), attirent l'attention des scientifiques. Au début les campagnes sont sporadiques et limitées à quelques jours par an, mais la richesse des vestiges amène le souhait partagé par l'Etat et par les collectivités en charge du musée archéologique d'Arles (la Ville puis le département des Bouches du Rhône) d'intensifier les travaux. Sous la direction de Luc Long, puis plus tard sous celle aussi de Sabrina Marlier, Sandra Greck et David Djaoui, des opérations de sondages, de repérages pour la carte archéologique et de fouilles programmées sont organisées, principalement dans la portion urbaine du fleuve, puis en amont et en aval.
Avec ces recherches régulières, le nombre d'objets découverts croit singulièrement. Amphores, modestes témoignages de la vie quotidienne, vestiges sculptés de marbre ou de métal, céramiques, pièces d'architecture navale, livrent peu à peu une image de la ville, de la navigation fluviomaritime et des échanges commerciaux, qui se précisent au fil du temps. L'année 2007 est particulièrement fructueuse : l'équipe du DRASSM, qui surveille les travaux d'aménagements de berges réalisés par la Compagnie Nationale du Rhône, découvre une épave fluviale de 30m de long, dans un état exceptionnel de conservation. La même année, les plongeurs remontent, plus en amont, une vingtaine de statues ou fragments de sculpture en marbre et en bronze.
Au delà du caractère spectaculaire des objets « inventés » pendant plus de vingt ans et de leur retentissement médiatique mondial (le portrait attribué à César en est la preuve), ces travaux mettent en lumière, pour la première fois à cette échelle, les relations commerciales étroites et les circulations de biens et de personnes reliant la Méditerranée au cœur du continent européen : le rôle éminent qu'Arles et la basse vallée du Rhône ont joué lors de ces contacts est désormais mieux cerné.
Claude SINTES
Directeur du Musée départemental de l'Arles antique

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire